L'influence du blues

     Le Blues est né dans les champs de coton (principalement dans le delta du Mississippi) du sud des Etats-Unis d’Amérique esclavagiste où règne donc la ségrégation (condition pire que l’esclavage) au début du XXème siècle. Cette musique est dérivée des chants de travail des populations afro-américaines esclaves. Il aide à supporter le poids du travail et la condition d’esclave. L’espoir n’est pas seulement dans le blues, il est aussi en Dieu et nombre de blues expriment cette foi notamment dans ce que l’on nomme gospel ou negro-spiritual : une forme de chants religieux prenant ses racines dans les camp meetings, les réunions religieuses en plein air. Le terme "blues" vient de l'abréviation de "blue devils" ("diables bleus", qui signifie idée noires et donc une musique liée aux forces maléfiques). Selon la légende, Robert Johnson (Robert_Johnson) aurait signé un pacte avec le diable pour être un virtuose. Voici quelques explications techniques : le Blues est un poème chanté de 12 mesures dérivées de l’alexandrin. Apres chaque phrase chantée, le chanteur qui est souvent musicien répond et souligne avec son instrument ce qu’il vient de dire (car cette musique est basée sur un système de question-réponse). Le Blues est composé de strophes de trois versets selon un schéma AAB, utilisant aussi une séquence harmonique fréquente sur la base de trois accords. Mais de nombreux blues n’obéissent pas à ces règles. L'influence amérindienne, longtemps occultée, est aujourd'hui de plus en plus mise en avant par de nombreux auteurs et chercheurs. Elle serait particulièrement sensible sur l'utilisation des gammes pentatoniques, et plus précisément la gamme pentatonique mineure à laquelle on a ajoutée une note.

      Mais le blues a aussi influencé de nombreux genres, différentes sociétés et aussi des arts. Ainsi, certains films montrent bien le mythe du pacte avec le diable, pacte qu'a rendu célèbre Robert Johnson  : c'est le cas du film Crossroads (Affiche_du_film_Crossroads) , de Walter Hill. Un autre film a contribué à faire connaître le blues : il s'agit de The Blues Brothers (Affiche_du_film_The_Blues_Brothers), de John Landis. En ce qui concerne l'influence du blues dans les genres musicaux, on le retrouve principalement dans le rock, le jazz et la country, mais aussi en musique classique chez Maurice Ravel (Maurice_Ravel) et Arthur Honegger avec le premier de ses trois mouvements symphoniques : Pacific 231. Pour ce qui est de la musique country, il ne s'agit pas vraiment d'une influence mais plutôt d'une "fusion" entre ces deux genres, ce qui donna d'ailleurs le rock'n'roll. La différence entre le blues et la country est vraiment subtile, au point que de nombreux morceaux peuvent être rangées dans les deux styles. Le jazz lui est nettement rythmé par le blues, dans le jazz on utilise les riffs et les mélodies du blues classique : la séquence harmonique du blues de douze mesures est fréquemment utilisée par les musiciens de jazz en tant que base d'improvisation. Le style du blues a profondément influencé le jazz tout entier ; en retour, les grands solistes de jazz, Louis Armstrong (Louis_Armstrong), Charlie Parker, Lester Young, ont donné du blues une image magnifiée. Enfin, le rock'n'roll est sans doute le genre musical qui doit le plus au blues. Le rock originel est souvent un blues joué sur un tempo plus rapide et avec un rythme binaire plutôt que ternaire. Ensuite, le rock n'a pas nécessairement respecté la structure blues en I - IV - V. De nombreux artistes de rock au début de ce mouvement musical ont commencés leur carrière par le blues. Mais au delà de la simple reprise de thèmes ou de standards, le blues a eu une influence déterminante sur la manière de jouer la musique rock. Les guitaristes rock utilisent ainsi très largement les techniques instrumentales et les gammes du blues. La très forte expressivité de ce style dejeu le rend en effet presque universel même dans des genres musicaux à priori sans rapport avec le blues. L'influence du blues n'est pas prète de s'arrêter et celle-ci est toujours omniprésente dans le rock et cela de manière évidente chez des groupes tels que The White Stripes (The_Whites_Stripes) ou The Black Keys, dont il constitue une partie essentielle du répertoire. Mais le blues a aussi influencé les sociétés. Prenons l'exemple de la France : certains artistes comme Benoit Blue Boy (Benoit_Blue_Boy) , Arthur Weisse, Bill Deraime ou Paul Personne représentent avec succès la richesse francophone du blues. Il est à noter que les groupes Bo Weavil et Little Victor (Little_Victor) & Sophie Kay perpetuent, en France, la tradition du blues urbain du début des années 1950 dans sa version la plus authentique. Enfin, depuis les années 80, de nombreuses artistes continuent de faire vivre le blues hexagonal, comme en témoigne régulièrement la revue musicale Soul Bag (Revue_Soul_Bag).